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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 17:44

le méprisAprès avoir enfin comblé une lacune dans ma culture littéraire et cinématographique et avoir enfin visionné ce film dit culte de Jean-Luc Godard « Le mépris », je ne peux que m’insurger contre ce qualificatif qui serait bien plus approprié au roman qu’au film.

Au risque de m’attirer les foudres de cinéphiles convaincus, j’ai trouvé ce film d’une nullité déconcertante. Non seulement, il est très peu fidèle au roman mais en plus il le dessert. Michel Piccoli et Brigitte Bardot sont les acteurs les plus pitoyables que j’ai jamais vus. La musique bien que jolie et appropriée au thème est assourdissante au point de n’en plus entendre les dialogues. J’ai cru lire que Moravia avait participé lui aussi à la réalisation du film et je ne comprends pas qu’il ait pu ainsi laisser dénaturer son roman. Certes, il a traité lui-même ce dernier de roman de gare mais il est bien connu que l’artiste, toujours perfectionniste, n’est jamais satisfait de son œuvre. Et c’est fort dommage car le roman « le Mépris » d’Alberto Moravia est un chef d’œuvre tout simplement.

 

Sans raconter l’histoire (pour ceux qui ne la connaîtraient pas), on peut la résumer à cette phrase extraite des premières lignes du livre :

« L’objet de ce récit est de raconter comment, alors que je continuais à l’aimer et à ne pas la juger, Emilia au contraire découvrit ou crut découvrir certains de mes défauts, me jugea et, en conséquence, cessa de m’aimer. »

 

Ricardo est marié à Emilia depuis un peu plus de deux ans, deux années d’amour et de bonheur, mais depuis quelques temps sa femme Emilia s’éloigne et commence à le mépriser.

C’est alors à une véritable torture psychologique que l’on assiste tout au long de ce livre. Ricardo ne cesse de s’interroger sur le comportement de sa femme, sur les raisons de ce mépris et de ce désamour.

J’ai rarement autant réagi au cours d’une lecture. Ce fut donc une lecture « agitée » où je rebondissais de rage en pitié, une véritable palette d’émotions. Ricardo m’a semblé si faible, je me disais « mais quel minable, il ne comprend rien » car Ricardo pense, réfléchit mais n’agit pas ! Ou lorsqu’il agit, c’est pour se comporter de façon emportée et justement irréfléchie ( ce qui a pour effet d’anéantir toutes ses heures de torture et de réflexion). Mais pourtant, il a tout fait pour rendre sa femme heureuse, il a sacrifié ses ambitions professionnelles au profit d’un emploi qui ne lui plaît pas mais qui lui procure le salaire nécessaire au confort de son épouse.

Emilia, quant à elle, est d’une froideur horrifiante et manipulatrice. Après les mensonges ( « mais non, il n’y a rien, tu te fais des idées »), elle devient glaciale à un point qu’on en a de la peine pour Ricardo. Elle refuse obstinément de s’expliquer malgré les supplications (maladroites il est vrai) de son mari et on en reste aussi perplexe que lui.

Je ne dévoilerai pas la fin car elle est vraiment très réussie. Il y aurait également beaucoup d’autres choses à dire mais je ne veux pas gâcher la surprise.

Troublant, poignant, triste, angoissant, magnifiquement raconté, ce roman est une pure merveille et restera dans mes livres préférés.

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