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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 14:29

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C'est avec tristesse que j'ai appris la suspension d'activité des éditions 13e Note, maison d'édition spécialiste de la littérature étrangère américaine et surtout de la littérature enragée, engagée, révoltée, bref, la littérature que j'aime. Je sais, c'est étonnant, je n'ai pas encore eu la chance de lire une de leur publication mais la liste des titres et des auteurs composant leur catalogue suffit pour savoir que cette maison fait partie de celle qu'il faut absolument préserver pour promouvoir la littérature de qualité.

 

LeRouquinBouquine lance donc une opération afin de venir en aide à cet éditeur. Je vous mets ici le lien de la vidéo présentant l'opération et je ne peux que vous encourager à participer et à relayer le message afin de sensibiliser le maximum de lecteurs. 

 

Pour ma part, je vous avais déjà parlé d'American Desperado, c'est l'occasion ou jamais de le découvrir enfin. Mais LeRouquinBouquine donne dans sa vidéo un tas d'autres titres tous plus alléchants les uns que les autres.

N'hésitez donc pas à participer et à piocher dans le catalogue de l'éditeur !

 

 

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 16:47

vikas.jpgImaginez qu’un inconnu vous aborde dans la rue pour vous proposer de lui succéder à la tête de son entreprise et d’ainsi hériter de plusieurs milliards. La proposition est assez hallucinante pour susciter d’emblée la méfiance. Surtout que la proposition inclut dans ses conditions la réussite à sept épreuves dont vous ignorez totalement la nature.

Sapna est une jeune femme pleine de bon sens en charge de sa famille marquée par les drames. Lorsque sa situation devient sans issue, elle n’a d’autre recours que d’accepter de signer ce qui s’apparente à un pacte avec le diable.

 

Conte de fées moderne ou mythe de Faust revisité et modifié, ce dernier roman de Vikas Swarup est mon tout premier de cet auteur. Malgré le succès colossal de ses précédents romans ainsi que du film « Slumdog Millionnaire », j’étais restée complètement en marge du phénomène et je n’ai aucun point de comparaison. Je ne peux donc vous dire si ce dernier opus est meilleur ou moins bon.

Néanmoins, j’ai passé un très bon moment de lecture malgré les gros défauts qui, en temps ordinaires, m’auraient probablement rebutée. Mais il faut croire que cette lecture tombait au moment où j’en avais besoin et c’est toujours avec plaisir que je reprenais le fil des aventures de Sapna après mes pauses.

Le principe des sept épreuves entraîne une construction du récit en plusieurs petites histoires certes liées entre elles, mais qui donnent une impression inégale. Je ne les ai pas toutes trouvées pertinentes ni similaires en qualité et en intérêt. Certaines donnent au roman un côté finalement trop artificiel et la sensation d’incohérence domine. Tout ne se tient pas et on a parfois du mal à y croire. Ça semble trop énorme ( mais l’idée principale du roman est déjà trop énorme en soi) et pas crédible. Toutefois, si on garde à l’esprit qu’on lit justement un conte, ce défaut se gomme et on passe outre pour se laisser embarquer dans l’aventure.

J’ai aussi beaucoup apprécié de me retrouver plongée dans la société indienne. Vikas Swarup semble en dresser un portrait sans langue de bois, évoquant et dénonçant les traditions barbares qui perdurent encore dans les campagnes, le statut fragile des femmes, des plus pauvres et des malades, les mariages forcés, les trafics d’organe et surtout la corruption et les scandales financiers. Mais d’un autre côté, ça fait justement un peu too much pour un seul livre.

Les personnages sont très attachants, Sapna et ses sœurs reflètent bien les profils de jeune fille les plus courants de notre société moderne : la romantique qui rêve d’amour, la superficielle et matérialiste qui rêve de gloire et de célébrité et la pragmatique qui garde les pieds sur terre et se tue à joindre les deux bouts. Chacune est alors confrontée aux inévitables épreuves liées à leur profil.

Finalement, les sept épreuves imposées à Sapna ne sont qu’un condensé des obstacles que la vie nous impose. Le tout a malheureusement un côté « donneur de leçon » qui peut agacer.

 

Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Ce roman de Vikas Swarup a représenté pour moi un très bon divertissement, l’évasion dont j’avais besoin loin du stress du quotidien.

 

Je remercie infiniment Babelio et les éditions Belfond pour cette lecture ( et je m’excuse de mon retard).

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 07:47

apres.jpgNombreux sont les témoignages qui nous relatent de l’expérience des soldats pendant la première guerre mondiale. Chez nous, français, on a les très célèbres Le Feu d’Henri Barbusse ou encore Les croix de bois de Dorgelès et bien d’autres … Chez nos voisins allemands, on connaît surtout A l’ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque. Sauf que ce dernier ne s’est pas arrêté là. Il a décidé de nous raconter la suite, l’après la guerre. Parce qu’il y a eu un après pour ceux qui ont eu la chance ( ?) d’en revenir.

 

Le récit s’ouvre, nous sommes encore dans les tranchées. Les obus fusent et explosent toujours. Les copains sont malades, blessés ou n’en réchappent pas. Et puis soudain, alors qu’on commençait à ne plus y croire après tant de fausses joies, un cri se propage : « La paix ! ». C’est fini. La grande boucherie ferme ses portes. On a du mal à réaliser mais on se met en route. Il est temps de rentrer chez soi. Sur le chemin, on reste sur ses gardes. Le doute persiste. On croise des soldats qui, peu de temps encore auparavant, étaient nos ennemis. On se toise avec méfiance puis on sympathise, on s’échange des souvenirs pour les uns, de la nourriture et des produits de première nécessité pour les autres. Et on arrive enfin chez soi.

 

Mais l’accueil n’est pas celui qu’on attendait. On espérait retrouver notre vie là où on l’avait arrêtée en partant au front. Faire comme si la guerre n’avait été qu’une parenthèse, que le temps s’était figé et que la vie reprendrait son cours normalement au retour. Mais c’est impossible. Les jeunes adolescents qui étaient partis et qui n’ont que 3-4 ans de plus sont à présent devenus des hommes. Difficile de le faire comprendre à son entourage.

 

Pour Ernst et ses camarades survivants, le retour se place sous le signe de la déconvenue et de l’incompréhension. Comment accepter de nouveau la futilité du quotidien et de la vie quand on a connu l’horreur et côtoyé la mort d’aussi près ?

On se raccroche à ce qu’on peut. Les études, le travail, l’amour ou la famille. Mais ça ne marche pas. Ajoutons à cela les cauchemars et les hallucinations. Chaque membre du groupe tente de se faire une nouvelle place dans cette société qui, pourtant, ne leur correspond plus. D’autres s’engagent à nouveau dans les rangs de l’armée mais en reviennent écoeurés. L’esprit de camaraderie qui régnait pendant la guerre n’est plus. Ils semblent tous être passés à autre chose. Sauf eux.

 

Dans ce sublime roman d’une cruauté blessante, Erich Maria Remarque brosse le portrait de plusieurs poilus allemands, nous montre leurs difficultés à retrouver une vie normale. On se rend compte que le choc est terrible. Plus rien ne semble avoir de sens. Le fossé entre ceux qui ont combattu et les autres est énorme et apparaît comme infranchissable.

 

« Il me faut serrer la main de quelques personnes et je commence à suer. Les gens d’ici sont bien différents de ce que nous étions, nous autres au front. En comparaison, j’ai l’air aussi lourd qu’un tank. Ils se tiennent comme s’ils figuraient dans une vitrine de tailleur, et ils conversent comme sur un théâtre. Avec précaution, je cherche à dissimuler mes mains, car la boue des tranchées s’y est incrustée, comme un poison. Je les essuie à mon pantalon à la dérobée. Malgré ces précautions, ma main est toujours moite au moment où je dois la tendre à une dame. »

 

Le monde qu’ils ont laissé n’est plus le leur au point que l’un d’entre eux retournera sur le champ de bataille s’y donner la mort. La destinée de nombre d’entre eux est tragique. Certains culpabilisent même de rentrer indemne là où les copains sont tombés ou d’autres sont revenus estropiés. Parfois même leur sort leur paraît plus enviable. Car personne ne se soucie de ceux qui sont revenus et leurs proches sont incapables de les comprendre et ne les reconnaissent plus.

Erich Maria Remarque évoque aussi les troubles politiques et sociaux de cet après-guerre douloureux pour l’Allemagne : la défaite, la fuite du Kaiser, les révoltes des soldats qui se sentent trahis et abandonnés, les grappillages de vivres car on a faim.

 

Roman tragique, d’une force redoutable, Après m’a fortement marquée. Certains passages sont criants de désespoir. Il n’y avait que l’un d’entre ses soldats pour nous expliquer à nous autres qui n’avons pas connu ça ce qu’ils ont vécu et comment, l’impact psychologique que la guerre a eu sur eux, ces réflexes acquis et qui sont devenus naturels.

 

Après est un roman percutant, bouleversant et surtout indispensable. A lire absolument !

 

Un grand merci à Lise et aux éditions Folio.

 

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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 07:24

photo-tag-gateau.jpg

J’ai été taguée par Alison ( et je la remercie ! ) qui nous a concocté un tout nouveau tag bien gourmand. C’est en surfant sur les chaînes des booktubeuses anglosaxonnes qu’elle l’a déniché et l’ayant trouvé très original, elle a décidé de l’adapter rien que pour nous. Il consiste à créer une recette à base de livres pour confectionner votre propre gâteau littéraire. L’idée vient de la chaîne suddenlylorna (ici le lien vers sa vidéo).

 

Elle l’a donc traduit en essayant de conserver le format de la recette de cuisine traditionnelle car c’est ce principe qui rend le tout plus original. Alors c’est parti pour la fameuse recette du gâteau littéraire.

 

Prenez la farine en choisissant un livre dont l’histoire a été lente à démarrer mais la suite prenante :

Une vieille maîtresse – Barbey d’Aurevilly

 une-vieille-maitresse.jpg

Lu au lycée pour le cours de français. J'avais trouvé la première moitié d'un ennui mortel ( et la majorité de la classe l'a abandonné) mais la suite est magnifique et captivante. Une lecture marquante que j'aimerais beaucoup renouveler.

 

Ajoutez la margarine, c’est un livre avec une intrigue riche et bien ficelée :


Les chutes – Joyce Carol Oates

 les chutes

 

Pour retrouver mon avis, c'est ici.

 

Mélangez avec les œufs cela consiste à choisir un livre que vous pensiez détester mais qui c’est révélé être un véritable coup de cœur :


Chez les heureux du monde – Edith Wharton

 wharton

Je ne sais pas pourquoi mais Edith Wharton ne me parlait pas plus que ça. J'avais très peur de m'ennuyer, un peu comme avec Virginia Woolf mais ce fut finalement un vrai coup de coeur !

 

Ensuite, ajoutez le sucre, choisissez un bouquin "doudou" qui vous a fait passer un moment de douceur dans ce monde de brute ^^


Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee

 lee

 

Un très beau roman sur le rejet social vu à travers les yeux d'une enfant.

 

Après avoir mis notre gâteau au four, nous ressortons notre oeuvre d’art gastronomique pour la laisser refroidir. Et vu que nous sommes des cuisiniers accomplis, nous allons décorer notre fameux gâteau.

Choisissez comme glaçage un livre qui regroupe tous les éléments qu’il faut à un récit pour que vous l’aimiez :

 

Le seigneur des porcheries - Tristan Egolf

 le-seigneur-des-porcheries-24812-250-400

 

De l'histoire, de la réflexion, de l'humour, un style impeccable et un roman engagé, tout ce que j'adore !

 

Puis parsemez de pépites colorées le glaçage, il vous faut un livre qui vous donne la pêche quand vous avez le moral dans les chaussettes :

 

Le petit Nicolas – Sempé et Goscinny

et tous les autres de la série

 nicolas.jpg

Parce que c'est gentil, mignon et très drôle, je suis sûre de ressortir de ma lecture avec le sourire.

 

Pour finir, le dernier ingrédient, l’indispensable cerise sur le gâteau, ajoutez le livre que vous avez le plus aimé en ce début d’année 2014 :


Il y en a deux :

 

Voyage au bout de la nuit - Céline

 

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et Mon cœur à l’étroit - Marie Ndiaye.

 

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Mon avis bientôt en ligne.

 

Maintenant, il ne vous reste plus qu’à le déguster. Mais seul, c’est moins marrant donc il faut le partager bien sûr ! Sachant qu’il y a parmi vous des réfractaires aux tags, je n’indique personne mais sachez que j’aimerais bien voir vos réponses ( ça peut toujours donner des idées de lecture). Je vous laisse donc libres de reprendre ce tag si vous le souhaitez mais je vous y encourage fortement ^^

 

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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 07:29

Le Wanted de cette semaine est un roman que j’avais repéré au Salon du Livre sans oser l’acheter. De Jack London, je n’ai lu que le célèbre Croc-Blanc il y a très très longtemps. J’aimerais redécouvrir cet auteur avec ce livre-ci :

 wanted-n-5.jpg

 

Poche: 400 pages

Editeur : Phébus (6 octobre 2000)

Collection : Libretto

 

Dans la prison d'État de Californie, à San Quentin, Darrell Standing s'apprête à être pendu. Il y a huit ans, alors professeur d'agronomie à l'école d'agriculture de Berkeley, il a été condamné à perpétuité pour crime passionnel. Sur les huit années d'incarcération, il a passé cinq ans dans les ténèbres d'un cachot, surnommé la "mort vivante". Victime d'une dénonciation calomnieuse, il est maintenant condamné à mort. En attendant l'heure fatale, il s'évade au gré de son imagination dans le passé. Il se voit ainsi au coeur du Paris de Louis XIII sous les traits du comte Guillaume de Sainte-Maure ; comme enfant rescapé d'une caravane de pionniers massacrés par les Indiens ; en marin anglais marié à une princesse coréenne du XVIe siècle ; comme matelot viking bientôt reconverti en centurion de Ponce Pilate au moment du procès de Jésus ; en homme des cavernes à l'aube de l'humanité. Passant du réalisme au fantastique, de l'univers monotone et exigu d'une geôle aux rebondissements émaillés de prodiges, Le Vagabond des étoiles est à la fois un procès contre l'univers carcéral et un hommage à l'imaginaire. Considéré comme son dernier acte de militant socialiste, comme son testament littéraire et philosophique (Jack London meurt un an après la parution de son livre), c'est aussi l'un des chefs-d'oeuvre de l'auteur. --Céline Darner

 

L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?

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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 00:20

celine-voyage-couv-folio_m.jpgJ’ai longtemps hésité avant de me lancer dans la rédaction de cette chronique. Parce que Céline a déjà été commenté maintes et maintes fois par des spécialistes et que je ne me sentais pas de taille à me plier à l’exercice. C’est toujours un peu comme ça lorsqu’on lit un monument de la littérature, ça intimide. Et lorsqu’en plus c’est un coup de cœur, on est au bord du découragement.

Et puis bon, je me dis que si je réussissais à convaincre quelqu’un passant par ici à se lancer dans cet incroyable roman alors ça n’aura pas été vain.

 

Voyage au bout de la nuit. Même une fois le livre terminé, ce titre me laisse perplexe. Comment l’interpréter ? Comme un voyage à travers la noirceur humaine dans laquelle on s’enfoncerait de plus en plus, une forme de descente aux enfers. Il y a de ça. Ou bien considérer la nuit comme symbolisant la vie qui nous conduit, nous pauvres voyageurs impuissants, vers ce bout obscur, la mort ? Il y a de ça aussi.

 

Ferdinand Bardamu est l’un de ces pauvres voyageurs. Son périple nous conduit à la guerre puis en Afrique coloniale, ensuite à Détroit aux USA pour enfin revenir en France. Le point commun à toutes ces étapes est la détresse et la misère de la condition humaine. La guerre, l’esclavagisme, l’exploitation ouvrière, la pauvreté sont autant de thèmes abordés. L’être humain y est présenté comme un individu privé de liberté propre et perpétuellement soumis à une autorité supérieure qui lui dicte et impose sa conduite : la Patrie, le colonisateur, le patron d’usine, le capitalisme, la maladie, la propriété, l’argent et l’amour même !

Face à ces entités dominatrices, Ferdinand oppose une unique réaction qu’il revendique : la lâcheté et la désobéissance. Il refuse de donner sa vie pour la Patrie, pour ces Grands qui ont décidé de tous les envoyer à l’abattoir pour leurs propres intérêts. Il refuse de servir l’administration coloniale qui le contraint à des conditions de vie inhumaines. Il refuse de s’asservir à engraisser un patron grâce à la sueur de son front et sa santé pour une paie misérable en retour. Il refuse et il refuse. Fuir et se sauvegarder sont ses mots d’ordre.

 

« – Oh ! Vous êtes donc tout à fait lâche, Ferdinand ! Vous êtes répugnant comme un rat…

– Oui, tout à fait lâche, Lola, je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir.»

 

Sur sa route, il croise de nombreux personnages hauts en couleur. Princhard, pauvre bougre pensant échapper à la guerre en volant des conserves. Lola, Musyne et Molly ces femmes que sa lâcheté repoussera ou le poussera à les quitter. La famille Henrouille obsédée par l’argent. Parapine, le chercheur qui en a marre de chercher. Baryton, le directeur d’asile qui décide de tout plaquer. Madelon, l’amoureuse prête à tout. Et surtout le meilleur ami de Ferdinand : Robinson qui ira véritablement tout au bout de la nuit. Tous sont intéressants, tous ont leur rôle bien défini et tous sont pour Céline l’occasion de développer une idée.

 

Les idées de Céline, on y adhère ou pas. Pour ma part, j’y adhère en partie. Je n’évoquerai pas cette histoire de pamphlets antisémites car il n’est aucunement question d’antisémitisme dans ce livre. Seule l’image péjorative des « nègres » et des arabes pourrait être relevée mais elle reflète malheureusement un point de vue courant à cette époque.

Non, Voyage au bout de la nuit dénonce la misère, le colonialisme, la bêtise et les tares humaines, l’absurdité de la vie, de la société.

 

« C’est comme les cochonneries, les histoires de bravoure, elles plaisent toujours à tous les militaires de tous les pays. Ce qu'il faut au fond pour obtenir une espèce de paix avec les hommes ... c'est leur permettre en toute circonstance de s'étaler, de se vautrer parmi les vantardises niaises. Il n'y a pas de vanité intelligente. C'est un instinct. Il n'y a pas d'homme non plus qui ne soit pas avant tout vaniteux. Le rôle de paillasson admiratif est à peu près le seul dans lequel on se tolère d'humain à humain avec quelque plaisir. »

 

Et c’est surtout un texte magnifique, des propos cinglants, des sorties jubilatoires ( je n’aurais pas pensé que Céline pourrait me faire rire) et des tirades monumentales au point que je m’amusais à les relire à voix haute. Je vous mets ici ma préférée : le discours de Princhard, une vraie claque pour moi ! Denis Podalydès la lit très bien d’ailleurs. Il fait bien ressortir la force et la puissance de ce texte qui exprime de façon grandiose la hargne et la colère, l’exaspération et l’impuissance.

 

 

Et enfin le style de Céline ! Une merveille ! Il s’agit d’un langage très oral, argotique, plein de sonorités, de rythme. C’est un style très vivant et d’une grande force d’évocation. Je comprends que le côté argotique puisse être rebutant au début mais on s’y fait rapidement et il est tellement raccord avec le propos que ça ne pouvait pas être écrit autrement.

Ceux qui connaissent Michel Audiard et ces célèbres dialogues de films cultes comme Les tontons ou Les Barbouzes, s’y retrouveront avec délectation. Sachez qu’Audiard admirait beaucoup Céline et que c’est le style de Céline qui l’a influencé. Je l’ignorais avant d’avoir terminé le livre et je me disais bien, à la lecture de certains passages, que ça sonnait comme Audiard mais en fait c’est Audiard qui sonne comme Céline !

 

Bref, j’ai adoré ce roman qui pourtant me faisait très peur. C’est très noir, pessimiste et sans aucun espoir mais c’est un chef d’œuvre ! La première moitié sur la guerre, l’Afrique et l’Amérique est un pur régal. La seconde avec le retour en France est un peu moins captivante, Céline nous fait un peu baisser les armes pour mieux nous estomaquer avec son final.

 

Je crois avoir lu dans un des livres du grand Bukowski une citation d’Hemingway qui disait que pour bien écrire il fallait parler de ce que l’on connaît. Lorsqu’on sait que l’œuvre de Céline est fortement inspirée de sa propre vie, cela n’en donne que plus de sens et de poids à ses propos. J’ai maintenant très envie de lire les autres écrits de Céline. Le Voyage restera un de mes livres de chevet.

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 15:40

Un petit point sur mes dernières acquisitions car ça fait un bon moment que je n’en ai pas fait.

Voici donc les nouveaux venus dans ma PAL, tous des achats et un offert.

 imm1.jpg

Achetés au salon Maghreb du livre :

 

  • La femme sans sépulture d’Assia Djebar dont j’adore vraiment la plume.
  • Mon frère ennemi de Djilali Bencheikh ( que j’ai oublié sur la photo, c’est dommage la couverture est très jolie)

 

Achetés chez Gibert :

 

  • La cloche de détresse de Sylvia Plath
  • Méridien de sang de Cormac MacCarthy ( d’occasion, une aubaine car il est épuisé)
  • Le maître et Marguerite de Boulgakov, un grand classique que je souhaite enfin découvrir
  • Père et fils de Tourguéniev, un des auteurs fétiches de Buk ( et j’ai envie de lire tous les auteurs qu’il aimait)
  • La dure loi du karma de Mo Yan que j’ai très envie de découvrir après l’avis de Hajar sur Le pays de l’alcool.
  • En attendant le vote des bêtes sauvages de Ahmadou Kourouma ( pour mon challenge Afrique et que j’ai acheté en même temps que Amkoullel, l’enfant peul de Amadou Hampâté Bâ dont je vous parlerai bientôt )
  • Santa Evita de Tomas Eloy Martinez dont je vous avais parlé lors d’un précédent Wanted

 

Déniché chez un nouveau bouquiniste :

 

  • Les enfants de minuit de Salman Rushdie dans l’ancienne édition du Livre de poche ( beaucoup moins intimidante que celle des éditions Folio)

 

Achetés au Salon du Livre :

 

  • Mémoires d’un gentilhomme corsaire de Edward John Trelawney aux éditions Phébus Libretto. J’étais très enthousiaste de tomber sur ce livre qui, paraît-il, était un des livres cultes d’Alexandre Dumas.
  • Le roman des voyageuses françaises (1800-1900) de Françoise Lapeyre aux éditions Petite Bibliothèque Payot. Une autre découverte qui promet d’être une belle lecture très intéressante.
  • Petit éloge de l’héroïsme d’Ariane Charton chez Folio et offert par Gibert Joseph. J’ai un petit aperçu de ce que pensaient certains auteurs ayant vécu la première guerre sur l’héroïsme et je suis curieuse de les confronter à ce qui est dit dans ce livre.

 

Voilà, j’ai encore bien fait souffrir ma PAL et pourtant je suis restée relativement raisonnable. Surtout au Salon où les tentations se trouvaient tous les 30 cm. Un véritable supplice !

Si vous avez déjà lus les livres mentionnés, n’hésitez pas à me faire part de votre avis.

 

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 12:55

salon_livre_paris_2014-2.jpgHier, je me suis rendue pour la première fois au Salon du livre. Je suis arrivée un peu après 10h armée de mon invitation gagnée grâce à Jérôme que je remercie chaleureusement.

 

Ma première inquiétude concernait la fréquentation. En général, je fuis les lieux bondés de monde mais passion livresque oblige, je ne voulais pas rater cette occasion. Finalement, j’ai été surprise non seulement de ne pas avoir eu de chaîne à faire pour entrer mais aussi d’avoir toute la place désirée pour déambuler dans les allées et accéder aux tables.

Il faut dire que j’avais soigneusement préparé ma visite et noté les numéros de stands qui m’intéressaient. Je suis donc allée en priorité vers ces stands pour ensuite me balader à mon gré.

 

Concernant les conférences, animations, dédicaces, ce genre de choses ne m’intéressent pas vraiment. Et ce sont apparemment ces évènements qui concentrent la majorité des visiteurs. Evitez donc ces lieux et les stands liés à la littérature jeunesse, BD, mangas et vous aurez une paix royale.

Une paix toute relative en fait puisque de voir tous ces livres tous plus alléchants les uns que les autres est extrêmement frustrant quand on a un budget très serré.

 

A ce sujet, je tiens également à signaler que je trouve le ticket d’entrée à 10 euros très excessif d’autant plus qu’aucune réduction n’est prévue pour les demandeurs d’emploi. Sans l’invitation, je n’aurais jamais mis les pieds au Salon car j’estime que payer pour entrer dans une librairie aussi géante soit-elle relève du foutage de gueule même si je comprends bien qu’il faille financer tout cela. Mais du coup, ça fait quand même 10 euros de moins à mettre dans les livres. Et comme Tomisika l’a souligné dans son compte-rendu de visite, aucun avantage ne vous attend à l’intérieur. N’espérez pas des livres à prix réduits, les tarifs sont les mêmes que dans n’importe quelle librairie. Il n’y a qu’au stand Gibert Joseph que j’ai eu un petit livre gratuit ( sans même avoir rien acheté), cette librairie est décidément ma préférée !

 

Je ne suis finalement restée que 2 heures au Salon, j’avais peur de céder aux tentations et de trop flamber. Je suis repartie tout de même avec 2 livres achetés dont je n’aurais probablement jamais eu connaissance sans cette visite.

Le Salon est en fait un excellent moyen de découvrir des livres qui ne sont jamais mis en avant ailleurs à l’exception faite de certaines grandes maisons d’édition qui se sont contentées d’exposer leurs nouveautés et leurs meilleurs ventes ( ce qu’on trouve partout ailleurs …).

C’est aussi l’occasion de découvrir des petites maisons d’édition mais là encore, impossible pour moi d’acheter car les prix sont trop élevés et je suis assez frileuse à l’idée d’acheter sans trop savoir à quoi m’attendre.

 

Le bilan de cette courte visite est assez positif puisque j’y ai pris un grand plaisir mais je ne pense pas réitérer l’expérience les années suivantes car l’intérêt pour moi y est moindre que pour d’autres. ( mais si je gagne au loto d’ici là, j’y retournerai bien volontiers !)

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 23:20

challenge-afrique.jpg

 

 

Sur une idée d’une membre du forum auquel je participe, j’ai décidé de me lancer dans un challenge perso à la découverte de la littérature et du continent africains.

Mon objectif est de visiter le maximum de pays et donc le maximum d’auteurs. Je donnerai la priorité aux genres romanesques et autobiographiques ainsi qu’aux auteurs originaires des pays concernés. Cependant, je me réserve la possibilité de lire également quelques essais et pourquoi pas des récits d’auteurs occidentaux ( je pense en particulier aux explorateurs).

Je ne me fixe aucun délai ni aucune limite de temps. Je souhaite que ce voyage reste un plaisir et non une contrainte.

Je complèterai au fur et à mesure de mes lectures la liste ci-dessous et j’ai déjà inscrit quelques titres que j’ai prévu de lire. Pour certains pays, il me faudra faire des recherches et j’espère faire de belles découvertes. Si vous avez des suggestions à me faire, elles sont évidemment les bienvenues !

Pour ma première étape, j'ai choisi le Mali avec Amkoullel, l'enfant peul d'Amadou Hampatê Bâ.

 

 

Maroc

 

Algérie

 

Tunisie

 

Libye

 

Égypte

 

Sahara Occidental

 

Iles du Cap Vert

 

Mauritanie

 

Mali

Amadou Hampâté Bâ - Amkoullel, l’enfant peul

 

Niger

 

Tchad

 

Soudan

 

Erythrée

 

Sénégal

 

Gambie

 

Guinée-Bissau

 

Guinée

 

Sierra Leone

 

Libéria

 

Côte d’Ivoire

Ahmadou Kourouma - En attendant le vote des bêtes sauvages

 

Burkina Faso

 

Ghana

 

Togo

 

Bénin

 

Cameroun

Leonora Miano - 

 

Nigéria

Sefi Atta - Le meilleur est à venir

 

République Centrafricaine

 

Ethiopie

 

Djibouti

 

Somalie

 

St Tomé et Principe

 

Guinée équatoriale

 

Gabon

 

Congo

 

République démocratique Congo

Alain Mabanckou – Verre cassé

 

Ouganda

 

Kenya

 

Burundi

 

Rwanda

Scholastique Mukasonga - 

 

Tanzanie

 

Angola

 

Zambie

 

Malawi

 

Namibie

 

Botswana

 

Zimbabwe

 

République des Seychelles

 

Mozambique

 

Madagascar

 

Afrique du Sud

Nelson Mandela - Un long chemin vers la liberté

 

Swaziland

 

Lesotho

 

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 09:10

Je n’avais pas fait de Wanted samedi dernier, je ne savais pas de quel livre vous parler. Non pas que ma liste d’envie soit si courte, au contraire, mais disons qu’il s’agit principalement d’une liste de classiques que je voudrais absolument lire pour me constituer une culture littéraire minimum. Bon, ceci dit, peut-être que ça serait intéressant de faire un billet sur cette liste et d’avoir vos avis sur les titres que j’ai choisis. Je mets cette idée dans un coin.

Pour en revenir à mon rendez-vous hebdomadaire, ma panne d’inspiration a été bien entendu de courte durée. Un petit tour sur vos blogs et hop !

La responsable du Wanted de cette semaine est donc Valérie et le livre en question est :

 

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Je vais vous épargner le résumé de l’éditeur et plutôt vous inviter à lire la critique de Valérie qui parle de ce roman avec tant d’enthousiasme et de passion qu’on ne peut s’empêcher de vouloir courir à la librairie se procurer le précieux titre.

De cet auteur, j’ai déjà Naissance d’un pont sur mes étagères. J’en avais lu deux-trois pages avant de le reposer ( mon travail me préoccupait trop et je n’arrivais pas à me concentrer) mais ça a été suffisant pour me rendre compte que Maylis de Kerangal écrit merveilleusement bien. J’ai donc très très hâte de découvrir son nouveau roman. J’espère que France Loisirs aura la judicieuse idée de le mettre à son catalogue afin que je puisse l’acquérir à prix réduit, sinon je vais devoir patienter pour l’emprunter à la bibli.

Si vous l’avez déjà lu, n’hésitez pas à donner votre avis !

 

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