4ème de couverture :
Le beau et fougueux chevalier allemand, Lanz von Malberg, ne rêve que d'une chose : intégrer l'Ordre militaire et religieux des chevaliers teutoniques. Au cours de l'été 1338, il quitte Mayence et prend le premier navire en partance pour l'Estonie. Là, de terribles épreuves l'attendent mais Lanz n'en aimera pas moins ce pays farouche dont ni l'évangélisation ni la force des armes n'ont su réprimer l'âme irréductiblement païenne. Aux prises avec les sortilèges qui émanent de ces contrées mystérieuses, le jeune homme se verra rapidement confronter aux survivances d'un autre âge. Sous l'égide de la belle et sensuelle Yrmeline, commencera alors pour lui un éprouvant parcours initiatique dont il ne sortira pas indemne tant l'amour qu'il conçoit pour elle le dévore. D'où Yrmeline tient-elle ses effrayants pouvoirs ? Quelle étrange et dangereuse société secrète a réussi à infiltrer les rangs de l'Ordre teutonique ? En tentant de démystifier le redoutable chef du Temple Noir, Lanz va découvrir les vestiges d'une extraordinaire civilisation disparue, venue des profondeurs de l'espace, des millénaires auparavant, dans le but de s'établir sur terre. Sans le savoir, le héros de cette aventure hors du commun pourrait bien déchaîner les forces incommensurables de l'univers. Mais, heureusement, le vaillant seigneur pourra compter sur l'aide de Petras, un astucieux petit garçon et celle d'un vieil érudit breton dont les connaissances sont pour le moins surprenantes, elles-aussi ! La trame que tisse le diabolique "Temple Noir" va inexorablement se resserrer autour des personnages.
Au fil de ses tribulations, Lanz finira par remonter aux sources de notre très lointain passé et par découvrir le plus extraordinaire secret de tous les temps...
Mon avis :
J’adore l’Histoire et en particulier la période médiévale, j’adore l’astronomie, j’adore les romans historiques mais j’adore aussi les romans fantastiques alors évidemment, j’ai adoré Yrmeline ou le chant des pierres.
Après avoir lu tant de critiques élogieuses, je me suis enfin décidée à me plonger dans cette saga.
Pourtant, j’ai eu quelques difficultés avec ce roman. Je m’explique :
Fortement intriguée par la théorie sur l’origine de l’Humanité de Bleuette, j’ai suivi attentivement son profil Facebook et toutes ses publications à ce sujet. Ce qui fait que je n’ai malheureusement eu aucune surprise en la découvrant dans le roman. Je pense que ma curiosité m’a, du coup, gâché une grande partie du plaisir qu’ont pu avoir ceux qui ont découvert le roman « à froid ». Car, il faut le dire, la théorie de Bleuette est fascinante. Et moi qui pourtant suis très croyante, je reconnais que certains faits sont vraiment très troublants d’autant plus que tous les documents sur lesquels l’auteure se base existent bel et bien.
C’est donc un des points forts de ce roman, l’intrigue se fonde sur des faits plausibles.
Deuxième chose qui m’a gênée mais c’est tout à fait personnel. N’étant pas très fleur bleue, j’ai trouvée les scènes d’amour pénibles et trop longues. Et j’avoue que Yrmeline m’a parfois vraiment agacée. On a bien compris qu’elle est d’une beauté éblouissante et qu’elle dégage une aura si envoûtante que tous les hommes tombent sous le charme et se consument de désir pour elle mais est-il besoin de le rappeler toutes les dix pages ? Les mauvaises langues diront que je suis jalouse et elles n’auront pas entièrement tort. Yrmeline est trop parfaite, belle, gentille, intelligente, altruiste, elle a toutes les qualités. Alors voilà, ça m’énerve car, quelque part, ça me renvoie mes propres imperfections en pleine figure et ça n’est jamais agréable. Je sais, je sais, ce que vous vous dites, vous qui l’avez lu, la perfection d’Yrmeline s’explique très bien. Je l’ai bien compris mais quand même ! (si elle avait pu garder un peu ses brûlures histoire d’être un peu moins jolie … hein ? Non ? Bon, je n’ai rien dit…)
J’ai donc eu quelques sensations de longueur avec ces scènes romanesques mais finalement tout est si bien construit ! Bleuette a pris le temps de bien mettre en place son intrigue, ses personnages. Plus on avance dans le récit, plus on se familiarise avec eux, plus on s’immerge dans l’histoire.
Les personnages sont terriblement attachants ( oui, bon , même Yrmeline, je l’aime bien quand même ) et très bien dessinés. Lanz et Petras m’ont beaucoup plu par leurs défauts et imperfections qui font ressortir toute leur humanité par contraste avec l’étrange perfection d’Yrmeline.
Le personnage de Piotr est celui qui, de loin, m’intrigue et m’intéresse le plus. On ne sait absolument pas sur quel pied danser avec lui, il est tiraillé entre ses passions, son ambition, ses croyances, son honneur.
J’ai également été fascinée par le Bellator Rex, eh oui, j’ai basculé du côté obscur de la force ! J’ai vraiment soif d’en savoir plus sur lui. Tous les passages où il entre en scène m’ont tenue en haleine. Bleuette parvient à retranscrire cet effet de fascination et d’emprise qu’il a sur les gens ( en tout cas, ça a marché sur moi !).
Peut-être que je me trompe mais finalement, je pense que cette saga sera l’occasion de rendre hommage à l’Homme tel qu’il est, avec ses qualités, ses défauts, ses forces et ses faiblesses, qui font tout son charme et sa richesse (oui bon … je me rassure comme je peux hein ?).
Le contexte est admirablement bien travaillé, on sent l’immense travail de documentation effectué par l’auteure, on apprend énormément sur l’Estonie médiévale et sur l’Ordre Teutonique dont je savais peu de choses.
Les décors sont superbement décrits, on s’y croirait réellement et Bleuette n’oublie rien dans ses descriptions. Elle nous transmet tout dans le détail, les perceptions liées à la vue, l’odorat, l’ouïe, parfois le toucher. Tous les sens y passent et contribuent à nous faire vivre les évènements.
En plus de tout ça, la plume de l’auteure est magnifique, subtile et raffinée. Chaque mot est recherché, pesé et puisé dans le vocabulaire médiéval facilitant ainsi l’immersion du lecteur dans cette fascinante époque. C’est un délice à lire.
Et puis, quelle fin ! J’en suis restée toute retournée comme Lanz, je ne m’y attendais pas une seconde. J’ai vraiment hâte de connaître le fin mot de l’histoire et de me plonger dans le tome 2.