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Mes lectures, mes coups de coeur, mes déceptions

La Prière du Maure - Adlène Meddi

La-priere-du-Maure.jpg4ème de couverture :

 

Alger, les années 2000. Un jeune homme disparaît. Pour régler une dette, Djo, commissaire à la retraite – entêté, solitaire et amoureux – reprend du service et réactive ses réseaux. L'enquête devient une inquiétante course contre la mort, les fantômes d'une époque que tous croyaient révolue ressurgissent. Les capitales étrangères paniquent, les systèmes de sécurité s’effondrent. Dans une Algérie où la frontière entre la raison et la folie s’estompe jusqu’au vertige, Alger sombre dans le chaos.

 

Mon avis :

 

Voilà un roman sombre à l’atmosphère lourde comme je les aime.

Un polar qui se situe en plein Alger voilà qui ne pouvait que m’attirer. Et je ne suis pas déçue !

J’ai eu quelques difficultés à entrer dans le récit toutefois, ne comprenant pas trop ce qu’il se passait. J’avais l’impression de prendre le train en marche, de débarquer en plein milieu d’un film dont on n’a pas suivi le début. Mais peu à peu, la sensation de flou se dissipe et on plonge au cœur d’une intrigue bien ficelée. On se retrouve prisonnier dans la toile d’araignée que constituent les différents services secrets et de renseignement algériens. Le piège est en place mais c’est seulement au fur et à mesure de la lecture que le lecteur s’en rend compte.

J’ai adoré être surprise par cette intrigue somme toute banale en apparence. Le tout dans un cadre que j’aime, j’y ai reconnu les lieux que j’ai pu visiter : la place Audin, la Grande Poste, Bab el Oued… Mais le talent de Adlène Meddi est de m’avoir montré ces lieux sous un tout autre angle. L’action se situe très souvent de nuit et le contexte post-décennie noire contribuent à créer cette atmosphère à la fois mystérieuse et suffocante.

Adlène Meddi nous donne un aperçu de l’envers du décor, de la face cachée des milieux policier, militaire et politique, de la difficulté de coordonner tous ses services et ses hommes aux intérêts différents. J’ai par contre eu des difficultés à m’y retrouver avec tous ses sigles et services différents. On a vraiment une impression de fouillis généralisé, on ne sait plus qui prend les décisions, qui est responsable de leur application et qui agit sur le terrain. Tous se court-circuitent les uns les autres et mieux vaut, dans certains cas, ne pas mettre son nez dans certaines affaires, ce que Djo apprendra à ses dépens.

J’ai donc aimé comprendre à quel point la lutte contre le terrorisme pendant la décennie noire a du être d’une difficulté extrême. Les passages du roman relatifs à cette période sont très durs mais j’ai apprécié leur présence car peu de mes amis algériens souhaitent parler de cette époque (ce que je comprends parfaitement) et je n’avais donc qu’une vague idée de ce qu’il s’était passé.

Je dois également souligner la qualité du style de Adlène Meddi qui parvient à harmoniser vivacité et poésie avec grand talent. Son texte est un véritable régal à lire, les métaphores sont toutes choisies avec soin et pertinence.

Un très bon roman noir donc qui se distingue par sa force, son style, son originalité et sa redoutable efficacité.

 

libfly.jpeg

 

 

 

Je remercie donc chaleureusement le site Libfly et les Editions Barzakh (en coédition avec les Editions Jigal) pour m’avoir permis, grâce à l’opération « A la découverte de deux éditeurs du Maghreb », cette fabuleuse découverte.

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M
Argh! Pourquoi j'ai plein de tentations chaque fois que je passe chez toi?
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A
<br /> <br /> J'aurais du appeler mon blog "Livres de la tentation", mouah ah ah, bon je vais me recoucher ...<br /> <br /> <br /> <br />
A
Une belle lecture ! Ce pays et cette période de l'après-terrorisme m'intéressent beaucoup aussi.
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Z
C'est vrai que c'est un sacré livre que j'ai relu une seconde fois sans qu'il perde de sa vivacité.
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