4ème de couverture :
Isolée sur un atoll de l'océan Indien, la fine fleur de la physique mondiale est en quête du Graal. Elle œuvre à un ambitieux projet fondé sur la théorie des cordes, qui permettrait d'ouvrir le temps. S'ils parviennent avec ravissement à contempler le passé de l'humanité - la crucifixion du Christ ou la terre à l'ère jurassique -, les scientifiques perçoivent rapidement que ce programme, financé par de mystérieux fonds privés, pourrait connaître des applications moins angéliques. Un drame conduit à la suspension immédiate des recherches, dispersant aux quatre vents les apprentis sorciers.
Dix ans plus tard, dans une université de Madrid, Elisa Robledo déplie un journal pour étayer une thèse de physique théorique. Une fraction de seconde lui suffit à comprendre qu'elle est en danger de mort. Aux côtés d'un confrère, depuis toujours intrigué par la modestie des aspirations professionnelles de la séduisante physicienne au regard de son cursus académique, Elisa et ses anciens acolytes retournent aux origines de la tragédie, sur cet îlot où ils avaient profané le temps.
Mon avis :
Avec mes soucis, je n’avais pas ouvert un livre depuis quelques temps mais là, le besoin et l’envie se sont réveillés de nouveau.
Le hasard m’a fait sortir La théorie des cordes de ma bibliothèque et comme on dit souvent, le hasard fait bien les choses.
C’était tout à fait le genre de lecture qu’il me fallait. Un roman assez exigeant sur le plan scientifique et qui m’a rappelé mes cours de physique quantique de mes premières années de fac, mais, ne vous alarmez pas, si vous avez des difficultés à comprendre les détails techniques, cela ne gêne en rien la lecture. Et surtout un roman haletant à la tension permanente, même si j’ai déploré les « ficelles » un peu grosses du genre « Mais le danger qui l’attendait était bien plus grand » et autres phrases du même acabit censées encourager le lecteur à tourner les pages. Mais très franchement, il n’y avait pas besoin de ces tours de passe-passe stylistiques pour que je dévore ce roman de 600 pages en 2 jours.
J’ai apprécié que l’auteur se soit si bien documenté sur le côté scientifique de son roman. On sent qu’il a travaillé de façon à ce que son récit tienne la route et soit vraisemblable même s’il y a, bien entendu, une grande part de fiction. Ce que je veux dire par là, c’est que Somoza ne nous sort pas des tours de magie de son chapeau et ne nous invente pas non plus des lois de la physique totalement farfelues. Non, tout est construit sur une véritable théorie, celle dite des cordes. Les titres que l’auteur indique en fin d’ouvrage montrent bien d’ailleurs qu’il s’est penché avec sérieux sur le sujet. Je dois reconnaître que ça m’a fait regretter de ne pas avoir été plus attentive en cours de physique. La physique quantique est un domaine complexe (c’est ce qui m’avait rebutée d’ailleurs) qui, en gros, détermine les lois qui régissent l’infiniment petit. Car oui, les lois auxquelles obéit l’infiniment grand ( les planètes et tout ce qui est à notre échelle) ne sont pas les mêmes que celles auxquelles obéit l’échelle de l’atome. Et de là peuvent s’ouvrir tout un monde de possibilités nouvelles inimaginables à une échelle plus grande. Et Somoza d’imaginer parmi ces possibilités, celles qui permettraient d’observer le passé.
Alors voilà, forcément, moi qui fut une ancienne scientifique et qui, aujourd’hui, se penche sur l’histoire, je ne pouvais qu’apprécier cette combinaison des deux.
Une intrigue parfaite donc, cohérente et avec beaucoup de suspense, j’ai adoré. Les caractères des personnages sont, pour les plus importants du récit, bien campés et on se les approprie avec facilité.
Le récit nous est rapporté par Elisa. Le lecteur se trouve dans la peau de Victor et se retrouve, tout comme lui, embarqué dans une histoire dont il ne sait rien. Tout ce que nous apprenons au fur et à mesure nous vient donc d’Elisa et des récits qu’elle rapporte à Victor, ce qui donne lieu à quelques flash-backs. Jusqu’à ce que finalement, le lecteur raccroche ses wagons et reprenne l’aventure en même temps que tous les autres personnages. J’ai eu beau tenter d’imaginer toutes sortes d’explications au « danger » qui menace ses scientifiques, Somoza a été beaucoup plus subtil et toujours cohérent. Je m’attendais à voir surgir du surnaturel, ce qui aurait été la solution de facilité, mais pas du tout. Somoza est resté sur la ligne qu’il avait tracée et je suis admirative.
Une très bonne découverte pour moi avec cet auteur dont je continuerai à explorer l’univers et que je continuerai à suivre de près.