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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 00:20

Monades-Urbaines4ème de couverture :

 

En l'an 2381, la Terre porte soixante-dix milliards d'êtres humains dont la devise est : Croissez et multipliez. Ils habitent des tours de mille étages, les monades urbaines, et jouissent d'une totale liberté sexuelle. Ils ne quittent jamais leurs villes verticales et explorent rarement un autre étage que le leur. Ils vivent l'utopie, la promiscuité, le bonheur.

Qui en doute est malade. Qui est malade est soigné. Qui est incurable est exécuté.

 Micael, l'électronicien, rêve pourtant de la Terre du passé, de l'océan, de la nature qu'il a découverts à travers un film vieux d'un siècle. Il fuit.

Et Jason, l'historien, armé par son savoir contre tous les tabous anciens, redécouvre de son côté un sentiment proscrit, la jalousie.

Les monades urbaines constitue le chef-d'oeuvre incontesté de Robert Silverberg, l'un des plus célèbres et des plus féconds des écrivains américains de science-fiction. Il y peint dans le moindre détail un monde de l'avenir, séduisant, terrifiant, vraisemblable.

 

 

Mon avis :

 

Silverberg a imaginé pour nous une solution à la surpopulation de notre planète : exploiter la 3ème dimension de l’espace : la verticalité.

Cette solution, on en voit déjà quelques ébauches à notre époque actuelle mais Silverberg va beaucoup plus loin. Toute la population est entassée dans d’immenses tours de 3 kms de hauteur et pouvant contenir plus de 800 000 personnes, 1000 étages répartis en cités portant le nom de villes de l’ancien monde. Chaque cité correspond à une catégorie socio-professionnelle précise. Les tours sont autonomes en énergie et sont pourvues de tous les équipements nécessaires à la vie sociale : logements, usines, salles de sport, de concert, écoles, cabinets médicaux etc…

Mais pour ceux qui, comme moi, connaissent la vie en appartement, on sait que vivre ainsi dans une certaine promiscuité engendre quelques tensions. Pour les hommes de 2381, ces tensions ne sont pas tolérables car néfastes à la fécondité et à l’accroissement de la population. Il faut donc éviter au maximum toutes sources de conflits, de frustration ou de mécontentement. Et c’est tout un mode de vie, toute une culture qu’imagine Silverberg, avec ces codes, ces mœurs et quiconque ose les remettre en question ou s’en écarter est impitoyablement condamné à mort.

 

Le roman se découpe en plusieurs chapitres consacré chacun à un personnage en particulier. On les suit dans leur vie, dans leur intimité et on découvre à travers eux cette mentalité et ces mœurs qui nous semblent totalement incroyables mais qui, pour ces hommes de 2381, sont tout à fait naturelles.

Bien que dans les premiers chapitres, tout semble aller parfaitement, les personnages nous paraissent heureux et satisfaits de cette vie urbaine particulière mais peu à peu, au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture, certains doutent et se découvrent des traits de caractère et des ambitions en contradiction avec ce mode de vie qu’ils connaissent pourtant depuis leur naissance et qu’ils pensaient avoir accepté.

De là la question que se pose Jason, l’historien. Ce changement de culture fonctionne-t-il parce que lié à un conditionnement psychologique ou a-t-il été, au fil des siècles, inscrit dans les gènes ? Les remises en question de certains des personnages semblent répondre à la question. Jalousie et rêve d’évasion hantent les esprits de certains qui vont jusqu’à oser sortir de la tour pour partir à la découverte du monde extérieur.

Dehors, Micael croise ceux à qui a été confiée la tâche de produire la nourriture des citadins. Leur mode de vie se rapproche du nôtre et Micael est confronté au choc des cultures.

 

J’ai été totalement bluffée par l’imagination de Silverberg, inventer une nouvelle civilisation d’où est bannie la propriété sous toutes ses formes, où on ne se pense plus en tant qu’individu à part entière mais comme partie intégrante d’un tout, où personne ne souffre de froid ni de faim malgré une population de plus de 70 milliards, où la criminalité a totalement disparu, cela semble être le paradis, LA solution idéale à tous les maux que connaît notre société actuelle.

Mais pourtant sous couvert d’utopie hippie ( contexte d’écriture oblige) bien visible à travers des concepts comme la liberté sexuelle, l’usage de drogues et l’absence de toute propriété, il n’empêche que persistent, dans cette nouvelle société, la sempiternelle lutte des classes entre classes inférieures logées en bas de la tour et classes dirigeantes logées au sommet, et avec elle, ambitions professionnelles, volonté d’ascension sociale et souci du paraître. L’individualisme n’est pas complètement mort.

Mais sommes-nous capables de vivre dans ces conditions ? Peut-on museler ce qui fait partie intégrante de notre humanité au profit de la vie en société ? Inversement, comment concilier les deux ? Voilà des questions parmi tant d’autres que soulève ce roman, un roman intemporel bien qu’écrit en 1971 et qui restera longtemps d’actualité.

 

J’avoue avoir englouti ce récit en quelques heures, bien que certains chapitres soient moins passionnants que d’autres ( j’ai sauté des lignes notamment dans celui concernant le musicien qui, à mon avis, n’apporte pas grand chose à l’ensemble excepté peut-être de montrer le mépris que peuvent ressentir les classes sociales entre elles). Après L’homme programmé, je suis à nouveau conquise par cet auteur. Heureusement pour moi, il a une bibliographie bien fournie, de quoi me régaler encore pendant un bon moment.

 

logochalengesfff21

 

 

 

 

 

Cette lecture compte pour le challenge SFFF de Snow

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 14:32

yrmeline2.jpgMon avis :

 

J’ai dévoré ce deuxième tome en quelques heures. Tout ce qui m’avait gênée dans le premier disparaît dans celui-ci. Et ce que j’avais supposé à sa lecture se confirme. Le premier tome plante le décor et les personnages, présente l’intrigue. Avec le deuxième tome, tout s’accélère et on entre dans le vif du sujet.

Finies les longueurs, ici on a un rythme trépident, du suspense, on est tenu en haleine tout au long du récit.

Finies les scènes à l’eau de rose débordant de beaux sentiments et de déclarations enflammées, ici on passe à l’action, ça bouge, on n’a plus le temps de se faire les yeux doux.

 

On fait la connaissance de nouveaux personnages, on en apprend plus sur ceux que l’on connaissait déjà, certains disparaissent mystérieusement et la somptueuse et si parfaite Yrmeline apparaît sous un autre jour. Ouf !

Bon par contre, elle continue à se faire pâmer tous les hommes qu’elle croise. Et voilà qu’elle m’a piquée mon Bellator Rex !

Bleuette, si dans le tome 3, Eleuthère tombe amoureux d’Yrmeline, je fais un scandale ! Eleuthère, il est à moi. Non mais oh ! Il les lui faut tous ou bien ? Je vais lancer une pétition  parce qu’à ce rythme-là, plus aucun homme ne voudra retourner auprès de sa femme et c’est l’extinction de l’espèce humaine assurée ! Ha ha ! C’était ça leur plan aux Annunakis ?

 

Bon sérieusement, ce tome est d’une très grande qualité, je n’arrivais plus à le lâcher. Il contient son lot de révélations mais aussi de surprises. La place est davantage donnée à Lanz que l’on suit dans son initiation. On découvre beaucoup de choses en même temps que lui. Yrmeline est un peu plus en retrait ce qui n’est pas pour me déplaire (gniark gniark).

 

Plus on avance et plus la théorie de Bleuette s’étoffe et plus elle gagne en cohérence. Tout est très bien ficelé, tout est pensé et rien est oublié. Le côté fantastique laisse carrément la place à la science-fiction tout en s’appuyant sur la mythologie.

Tout ça m’a donné une folle envie d’en savoir plus sur la civilisation sumérienne.

 

Difficile d’en dire plus sans spoiler et dévoiler des éléments clés de l’intrigue donc je m’arrêterai là. Je me suis donc régalée et je vais attendre le tome 3 avec impatience !

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 20:57

Yrmeline-df93f.jpg4ème de couverture :

 

Le beau et fougueux chevalier allemand, Lanz von Malberg, ne rêve que d'une chose : intégrer l'Ordre militaire et religieux des chevaliers teutoniques. Au cours de l'été 1338, il quitte Mayence et prend le premier navire en partance pour l'Estonie. Là, de terribles épreuves l'attendent mais Lanz n'en aimera pas moins ce pays farouche dont ni l'évangélisation ni la force des armes n'ont su réprimer l'âme irréductiblement païenne. Aux prises avec les sortilèges qui émanent de ces contrées mystérieuses, le jeune homme se verra rapidement confronter aux survivances d'un autre âge. Sous l'égide de la belle et sensuelle Yrmeline, commencera alors pour lui un éprouvant parcours initiatique dont il ne sortira pas indemne tant l'amour qu'il conçoit pour elle le dévore. D'où Yrmeline tient-elle ses effrayants pouvoirs ? Quelle étrange et dangereuse société secrète a réussi à infiltrer les rangs de l'Ordre teutonique ? En tentant de démystifier le redoutable chef du Temple Noir, Lanz va découvrir les vestiges d'une extraordinaire civilisation disparue, venue des profondeurs de l'espace, des millénaires auparavant, dans le but de s'établir sur terre. Sans le savoir, le héros de cette aventure hors du commun pourrait bien déchaîner les forces incommensurables de l'univers. Mais, heureusement, le vaillant seigneur pourra compter sur l'aide de Petras, un astucieux petit garçon et celle d'un vieil érudit breton dont les connaissances sont pour le moins surprenantes, elles-aussi ! La trame que tisse le diabolique "Temple Noir" va inexorablement se resserrer autour des personnages.

Au fil de ses tribulations, Lanz finira par remonter aux sources de notre très lointain passé et par découvrir le plus extraordinaire secret de tous les temps...

 

Mon avis :

 

J’adore l’Histoire et en particulier la période médiévale, j’adore l’astronomie, j’adore les romans historiques mais j’adore aussi les romans fantastiques alors évidemment, j’ai adoré Yrmeline ou le chant des pierres.

Après avoir lu tant de critiques élogieuses, je me suis enfin décidée à me plonger dans cette saga.

 

Pourtant, j’ai eu quelques difficultés avec ce roman. Je m’explique :

 

Fortement intriguée par la théorie sur l’origine de l’Humanité de Bleuette, j’ai suivi attentivement son profil Facebook et toutes ses publications à ce sujet. Ce qui fait que je n’ai malheureusement eu aucune surprise en la découvrant dans le roman. Je pense que ma curiosité m’a, du coup, gâché une grande partie du plaisir qu’ont pu avoir ceux qui ont découvert le roman « à froid ». Car, il faut le dire, la théorie de Bleuette est fascinante. Et moi qui pourtant suis très croyante, je reconnais que certains faits sont vraiment très troublants d’autant plus que tous les documents sur lesquels l’auteure se base existent bel et bien.

C’est donc un des points forts de ce roman, l’intrigue se fonde sur des faits plausibles.

 

Deuxième chose qui m’a gênée mais c’est tout à fait personnel. N’étant pas très fleur bleue, j’ai trouvée les scènes d’amour pénibles et trop longues. Et j’avoue que Yrmeline m’a parfois vraiment agacée. On a bien compris qu’elle est d’une beauté éblouissante et qu’elle dégage une aura si envoûtante que tous les hommes tombent sous le charme et se consument de désir pour elle mais est-il besoin de le rappeler toutes les dix pages ? Les mauvaises langues diront que je suis jalouse et elles n’auront pas entièrement tort. Yrmeline est trop parfaite, belle, gentille, intelligente, altruiste, elle a toutes les qualités. Alors voilà, ça m’énerve car, quelque part, ça me renvoie mes propres imperfections en pleine figure et ça n’est jamais agréable. Je sais, je sais, ce que vous vous dites, vous qui l’avez lu, la perfection d’Yrmeline s’explique très bien. Je l’ai bien compris mais quand même ! (si elle avait pu garder un peu ses brûlures histoire d’être un peu moins jolie … hein ? Non ? Bon, je n’ai rien dit…)

 

J’ai donc eu quelques sensations de longueur avec ces scènes romanesques mais finalement  tout est si bien construit ! Bleuette a pris le temps de bien mettre en place son intrigue, ses personnages. Plus on avance dans le récit, plus on se familiarise avec eux, plus on s’immerge dans l’histoire.

Les personnages sont terriblement attachants ( oui, bon , même Yrmeline, je l’aime bien quand même ) et très bien dessinés. Lanz et Petras m’ont beaucoup plu par leurs défauts et imperfections qui font ressortir toute leur humanité par contraste avec l’étrange perfection d’Yrmeline.

Le personnage de Piotr est celui qui, de loin, m’intrigue et m’intéresse le plus. On ne sait absolument pas sur quel pied danser avec lui, il est tiraillé entre ses passions, son ambition, ses croyances, son honneur.

J’ai également été fascinée par le Bellator Rex, eh oui, j’ai basculé du côté obscur de la force ! J’ai vraiment soif d’en savoir plus sur lui. Tous les passages où il entre en scène m’ont tenue en haleine. Bleuette parvient à retranscrire cet effet de fascination et d’emprise qu’il a sur les gens ( en tout cas, ça a marché sur moi !).

Peut-être que je me trompe mais finalement, je pense que cette saga sera l’occasion de rendre hommage à l’Homme tel qu’il est, avec ses qualités, ses défauts, ses forces et ses faiblesses, qui font tout son charme et sa richesse (oui bon … je me rassure comme je peux hein ?).

 

Le contexte est admirablement bien travaillé, on sent l’immense travail de documentation effectué par l’auteure, on apprend énormément sur l’Estonie médiévale et sur l’Ordre Teutonique dont je savais peu de choses.

Les décors sont superbement décrits, on s’y croirait réellement et Bleuette n’oublie rien dans ses descriptions. Elle nous transmet tout dans le détail, les perceptions liées à la vue, l’odorat, l’ouïe, parfois le toucher. Tous les sens y passent et contribuent à nous faire vivre les évènements.

En plus de tout ça, la plume de l’auteure est magnifique, subtile et raffinée. Chaque mot est recherché, pesé et puisé dans le vocabulaire médiéval facilitant ainsi l’immersion du lecteur dans cette fascinante époque. C’est un délice à lire.

Et puis, quelle fin ! J’en suis restée toute retournée comme Lanz, je ne m’y attendais pas une seconde. J’ai vraiment hâte de connaître le fin mot de l’histoire et de me plonger dans le tome 2.

 

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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 13:18

Sur-la-routeRésumé :

 

Sur la Route est le livre clef de la beat generation. C'est le récit des errances de l'auteur (Jack Kerouac porte le pseudonyme de Sal Paradise) sur les routes américaines. Voyageant en auto-stop, logeant chez qui l'accepte, partageant femmes et alcool avec des amis d'un jour, Kerouac s'abandonne à la loi du hasard, à la recherche d'une fraternité réelle. "Sur la route" est le compte rendu de cette quête, de ses moments d'euphorie, mais aussi de ses passages à vide et ses échecs.

 

Mon avis :

 

Avec la sortie du film, l’exposition qui lui est consacrée, on ne peut pas passer à côté du célèbre Sur la route de Kerouac et lorsque le livre a enfin été choisi pour le club de lecture de Babelio, je me faisais une joie de découvrir enfin le chef d’œuvre dont on parle tant et qu’on encense à ce point. J’ai donc pris place à bord en compagnie de Sal, Dean et les autres.

 

Eh bien la déconvenue fut à la hauteur de mon enthousiasme initial au point que je me suis arrêtée au km 386 , impossible d’aller plus loin et de poursuivre le trajet sans prendre le risque de devoir stopper sur le bas-côté en catastrophe afin de déverser dans le fossé le contenu de mon estomac.

Autant j’adore voyager, autant là je préfère rentrer chez moi plutôt que de perdre mon temps en si mauvaise compagnie.

Je vais probablement m’attirer les foudres de certains mais peu importe ( « je m’en fous » comme dirait Sal) mais je ne comprends absolument pas l’engouement que suscite ce livre et encore moins qu’il soit devenu un monument de la littérature. Qu’il soit emblématique d’une génération, à la rigueur, ok, mais je me sens à des milliards d’années lumière de la mentalité de cette génération.

D’ailleurs, elle me rappelle drôlement la société actuelle qui fait l’apologie de la beaufitude et de la vulgarité.

Alors donc forcément, je n’ai pas pu être sensible aux pérégrinations de cette bande de loosers qui se prennent pour des pseudos-rebelles et s’imaginent qu’être libre, c’est passer son temps à se bourrer la gueule, se marier et divorcer toutes les 5 minutes, disperser sa semence et faire des gosses aux 4 coins du pays, se droguer, voler, j’en passe et des meilleures … Si c’est ça vivre sa vie intensément, alors je dois avoir un gros problème existentiel.

Je veux bien croire qu’être libre c’est s’affranchir de toute contrainte, toute responsabilité, de faire fi des limites et des lois qu’on nous impose. Mais le faire de cette façon-là, je trouve ça plutôt destructeur et sans aucun intérêt. Qu’est-ce que ça apporte ? Je me suis demandée à plusieurs reprises si Sal et Dean étaient vraiment heureux de mener cette vie. Quand je constate comment Kerouac a fini sa vie, je n’en ai pas l’impression. En tout cas, je n’ai pas du tout la même philosophie de vie quitte à passer pour une coincée ou une « has-been » (rien qu’en utilisant ce terme, je dois en être une, non ?). En parlant de philosophie, les babillages sans queue ni tête de Dean m’ont franchement fait rire. Comme quoi, il ne suffit pas de lire les philosophes pour en être un.

On dit que les voyages forment la jeunesse mais je ne crois pas que ce voyage-là ait formé quoique ce soit. Bon, c’est dommage, j’aimais bien regarder les paysages défiler derrière ma vitre et je reconnais avoir pris du plaisir à lire tout le passage où Sal voyage seul mais dès que Dean réapparaît, c’est fini …

Je préfère donc descendre en cours de route pour incompatibilité d’humeur et continuer mon chemin seule à ma façon et je sais que de beaux moments m’attendent pour me faire oublier cette pénible mésaventure.

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 14:26

mandanipour4ème de couverture :

 

Je vais vous raconter l'histoire d'amour de Sara et Dara. Comment s'aimer en Iran, quand toute rencontre entre les deux sexes est proscrite? Rencontre interdite à vivre comme à écrire... Voilà également mon histoire d'écrivain, une histoire d'amour avec les mots, semée d'embûches. Car dans mon pays, lorsqu'il s'agit d'amour, toujours la censure veille... Ensemble, nous allons la déjouer!

 

Mon avis :

 

J’avais déjà repéré ce titre lors de sa sortie et puis il est sorti de ma tête jusqu’à ce que je le vois en format poche sur un des étals de ma librairie. Prise de doutes, je le repose. Une fois rentrée, je fais le tour des critiques, plutôt disparates mais l’avis de Keisha achève de me convaincre et je retourne à la librairie.

Une fois le précieux bien convoité entre mes mains, je m’y plonge aussitôt.

A présent je l’ai terminé et je n’ai qu’une envie : le relire.

J’ai vraiment adoré ce roman qui concentre en quelques 400 pages tout ce que j’aime dans la littérature.

 

L’objectif de l’auteur à travers ce roman est de nous montrer à quels problèmes lors de l’écriture est confronté un auteur iranien qui souhaite être publié dans son pays. Pour cela, Shahriar Mandanipour va se mettre lui-même en scène ainsi que le censeur M. Petrovitch ( oui oui, le juge chargé du cas Raskolnikov dans Crime et châtiment).

Les transformations opérées dans le texte sont rendues visibles : en gras le corps de l’histoire d’amour que l’auteur veut raconter, les passages susceptibles de ne pas passer la censure sont rayés, en forme normale les interventions de l’auteur, ses dialogues avec M. Petrovitch, le roman tel qu’il aimerait le raconter, les anecdotes et des tas d’autres petites choses intéressantes.

Vous l’aurez compris, le plus intéressant dans ce livre n’est pas l’histoire d’amour en elle-même mais la façon dont elle est racontée et pourquoi elle est racontée de cette façon et pas d’une autre. Shahriar Mandanipour ponctue donc son récit de nombreuses références littéraires notamment iraniennes ce qui nous permet de la découvrir dans toute sa subtilité où la symbolique est très importante. En Iran, la religion ne permet pas la proximité homme-femme telle que nous la connaissons chez nous. Les relations amoureuses se font en cachette et dans la littérature elles se cachent sous de nombreuses formes poétiques puisant dans les registres de la nature. Ce que Shahriar Mandanipour nous démontre à merveille en analysant pour nous quelques vers célèbres, le passage est d’une ironie mordante et on ne peut s’empêcher de sourire.

 

Outre la littérature iranienne, c’est aussi quelques pans de l’histoire du pays mais surtout des contes de grand-mère et des légendes que l’auteur nous fait découvrir pour notre plus grand plaisir. Ainsi vous connaîtrez la légende liée aux roses de Damas et vous ferez connaissance avec Shinin et Khosrow personnages très célèbres de la littérature iranienne grâce auxquels vous comprendrez pourquoi l’Iran, au cours de sa longue histoire, s’est toujours fait envahir.

En plus d’avoir un aperçu de la richesse de la culture iranienne, En censurant un roman d’amour iranien vous emmène au cœur du pays et vous fait partager le quotidien des iraniens jamais à court d’idées pour contourner les lois qui leur interdisent tout contact avec l’Occident ( que ce soit à travers la télévision, la musique, le cinéma, la littérature…) et toujours prêts à  échapper aux patrouilles de la Campagne contre la corruption sociale.

Par contre à ce sujet, je me pose quelques questions car d’après l’auteur hommes et femmes ne peuvent pas emprunter le même trottoir dans la rue, or ce n’est pas ce que j’ai vu dans les documentaires que j’ai visionnés en parallèle de ma lecture, de même j’y ai vu hommes et femmes aller dîner ensemble au fast-food…(s’il y a des iraniens parmi vous, je serai heureuse d’avoir leur point de vue sur la question).

 

Autre petite chose qui me rend perplexe, c’est ce fameux cadavre de nain bossu. Apparemment, il est une référence aux Mille et une nuits (il faut absolument que je les lise) mais du coup je n’ai pas compris …

Donc voilà, le récit est truffé de subtilités et de clins d’œil qu’il faut savoir repérer et décrypter pour pouvoir les apprécier. L’auteur s’amuse aussi avec son lecteur en s’adressant directement à lui et en anticipant ses réactions et ses questions. Il intervient lui-même dans son récit en interagissant avec ses personnages. Je sais bien que le procédé n’est pas nouveau mais j’adore ça quand même surtout que Shahriar Mandanipour est parvenu à me bluffer à plusieurs reprises et en particulier à la fin, une fin à laquelle je ne m’attendais absolument pas !

Bref En censurant un roman d’amour iranien est un petit bijou qui m’a fait rêver, voyager et rire aussi tellement certains passages sont comiques. L’auteur a réussi avec un grand talent à démontrer l’absurdité de la censure, système qui ignore complètement le pouvoir d’imagination du lecteur. Je me souviens d’un passage érotique que l’auteur a tenté de raconter sous plusieurs formes pour éviter la censure, certaines étaient ridicules mais une autre, tout en étant extrêmement imagée, était bien plus torride que si l’auteur avait utilisé des mots crus. Et que dire de ce que peuvent laisser croire les fameux et très utiles points de suspension …

 

J’ai lu que certains lecteurs avaient été gênés par le style. Il est vrai que la version française est une double traduction ( du farsi à l’anglais et de l’anglais au français). Personnellement, je tiens à saluer le travail des traducteurs car cela devait être extrêmement difficile, je n’ai pas du tout été gênée et j’ai déjà eu entre les mains des simples traductions qui, elles, étaient illisibles.

 

Donc voilà, un gros coup de cœur pour ce roman qui se veut récit engagé et conte oriental à la fois que je relirai très certainement ( et il en faut vraiment pour que je relise un livre !) et qui m’encourage à découvrir plus encore la littérature et la culture iranienne.

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 16:15

IMM

 

Raaaaaa oui je suis faible, j'ai encore cédé ! Voici les tentations de la semaine :

 

pacifique.jpg

 

Pacifique, 2ème roman d'Eric Michel qui a déjà connu un grand succès avec son tout premier roman que je n'ai pas encore lu mais ça ne saurait tarder car il s'intitule : Algérie ! Algérie ! Je me demande comment j'ai pu passer à côté ...

En attendant de me le procurer ( ce qui va être difficile vu son prix et le fait qu'il n'existe pas en poche ...), c'est avec plaisir que j'honorerai son 2ème roman offert par Babelio et les Editions Salvator dans le cadre de l'opération Masse Critique.

 

 

 

   mandanipour.jpgLeCoeurCousudarwich.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et achetés en librairie :

 

- En censurant un roman d'amour iranien de Shariar Mandanipour , craquage du à ma curiosité et ma soif de connaissance concernant le monde musulman et puis après avoir lu la chronique de Keisha, je ne pouvais pas faire autrement. Je suis en pleine lecture et j'aurai pas mal de choses à dire je pense.

 

- Le coeur cousu de Carole Martinez à lire pour le Book Club de juillet sur Livraddict ( vu à quel point il a été encensé, j'espère ne pas être déçue !)

 

- Une mémoire pour l'oubli de Mahmoud Darwich, toujours parce que ça concerne le monde musulman et choix fortement influencé par l'enthousiasme de Joyce.

 

Voilà ! Je ne dis plus que je vais être raisonnable puisqu'apparemment je fais tout le contraire de ce que je dis !

Le prochain IMM sera donc un IMM de pure folie !

En attendant, je vous souhaite une excellente semaine pleine de jolies découvertes !

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 16:46

marai4ème de couverture :

 

Dans une petite ville de la province hongroise, un respectable professeur de latin mène une vie terne et solitaire, dénuée de surprises. Lorsqu’il entreprend de tenir son journal, pour « faire passer le temps », cette apparente tranquillité vole en éclats. Au fur et à mesure qu’il couche sur le papier les menus faits et gestes de ses journées, des bribes de souvenirs d’enfance lui reviennent, la glace qui recouvrait ses émotions se craquelle, et sa propre vérité surgit enfin. Cette fêlure en annonce une autre, qui va faire basculer sa vie : une passion amoureuse, violente, ravageuse… Ce premier roman de Sándor Márai impose d’emblée le talent magistral du grand auteur des Braises.

 

Mon avis :

 

Se plonger dans Le premier amour, c’est partir à la découverte d’un homme à travers son journal. On y côtoie toutes ses pensées des plus nobles aux plus immorales. La forme du journal intime est un procédé souvent utilisé en littérature mais là où Sándor Márai se démarque c’est qu’on a vraiment la sensation de lire un vrai journal intime et non pas une fiction. Les passages où le narrateur se répète, se contredit, sont tellement criants de vérité que ça n’a fait qu’accentuer mes émotions lors de ma lecture.

Il m’a troublée, m’a rendue perplexe, m’a émue, m’a fait de la peine, m’a choquée, m’a  horrifiée. Je ne savais plus quoi penser de lui, je le sentais parfois à la limite de la folie et pourtant certains détails m’ont rappelé des évènements et des sensations vécus personnellement et ça n’en est que plus troublant encore.

Ce roman est celui de la solitude d’un homme, un homme qui va chercher et réfléchir à comment en finir avec cette solitude qui lui pèse. C’est aussi l’histoire d’un homme qui réalise peu à peu qu’il est passé à côté de sa vie. Mais il n’est peut-être pas trop tard ?

 

« Il existe au monde des malheurs et des bonheurs à côté desquels tout ce qui peut m'arriver, chaque événement, du plus horrible au plus heureux, produit le même effet qu'une mouche qui se décolle et tombe d'une fenêtre à l'automne. C'est à dire rien. Je ne suis personne. »

 

Je ne sais pas quoi dire de plus, je trouve que concernant l’histoire, la 4ème de couverture en dit assez sans en dire trop, je voudrais donc que ceux qui me lisent s’en contentent comme je m’en suis contentée et qu’ils puissent découvrir ce roman de la même façon que je l’ai découvert.

Je l’ai trouvé très actuel par les thèmes qu’il évoque, je me dis que finalement l’être humain a toujours été confronté aux mêmes questions existentielles quelle que soit l’époque.

 

« Quand on lit attentivement un quotidien, on a l’impression que la vie sur terre n’est qu’une série de catastrophes injustes[…] On ne parle que de souffrance, et qui plus est, d’innocents qui souffrent. Lire de fond en comble les nouvelles du jour de temps en temps est très intéressant. Ça m’a calmé parce que je me suis dit que je fais partie de la communauté des hommes, puisqu’ils souffrent tous et que moi aussi, je souffre. »

 

J’ai beaucoup pensé au Loup des steppes de Herman Hesse. Mais si le thème principal reste sensiblement le même, le traitement et l’approche sont complètement différents. Le loup des steppes est plus philosophique, Harry se met de lui-même à l’écart du monde parce qu’il n’en partage pas les valeurs, il le rejette délibérément. A l’inverse, dans Le premier amour, j’ai eu plus l’impression d’une solitude subie. J’ai senti Gaspard parfois très imbu de sa personne et j’attribuais sa solitude à ce trait de caractère, il ne trouve personne assez bien pour lui. Mais dix lignes après, il fait montre d’une telle compassion envers autrui que mes théories en sont réduites à néant.

 

Bref cette lecture m’a désorientée et m’a beaucoup touchée en même temps. Je suis ravie d’avoir découvert ce grand auteur de talent et je poursuivrai sans aucun doute ma découverte.

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 11:28

l'historienne4ème de couverture :

 

J’ai tout découvert un après-midi de 1972, en fouillant dans la bibliothèque de notre maison d’Amsterdam. Un livre ancien a attiré mon regard : toutes ses pages étaient blanches sauf une, comportant un dessin. Jamais je ne l’oublierai : un dragon entourant de ses griffes un seul mot, DRAKULA.

Enfin le mystérieux passé de mon père s’éclairait : la soudaine disparition de son directeur de thèse, ses propres recherches, ses voyages … pour cerner cette figure de l’Histoire, Vlad l’Empaleur.

J’ai su alors qu’à mon tour rien ne pourrait me détourner de cette quête. Même si, à l’ombre de Drakula, la vérité est sortie de la légende, plus terrifiante encore.

 

Mon avis :

 

Oui, encore une histoire avec Dracula, je fais ma crise, je suis mordue (mouah ah ah) mais ne rions pas trop vite car c’est à mon tour de sortir les crocs.

L’historienne et Drakula, quel programme ! Non mais comment j’ai pu m’attendre une seconde à quelque chose de sérieux ?

Oui donc voilà, je m’attendais à un beau roman érudit sur l’histoire de la légende de Dracula et sur l’histoire de celui qui inspira le personnage, le célèbre Vlad Tepes dit l'Empaleur. Au lieu de ça, j’ai eu un ersatz de Da Vinci Code à la sauce vampiresque.

 

Ce roman me laisse terriblement perplexe.

L’éditeur prétend que l’auteur a mené des recherches historiques sur le sujet pendant près de 10 ans. Mais vu qu’Elizabeth Kostova ne fait, dans son roman, que redonner corps à la célèbre légende de Dracula, sans tenir compte de la réalité historique, je me pose la question de ce qu’elle a vraiment voulu faire.

Elizabeth Kostova ne s’est apparemment pas bien renseignée sur notre très cher Vlad car elle appuie la légende faisant de lui un triste sire sanguinaire alors que des études sérieuses ont depuis longtemps mis à jour que ce pauvre Vlad n’a pas été plus sanguinaire qu’un autre à son époque et qu’il a été, malheureusement pour sa mémoire, victime de pamphlets calomniateurs visant tout simplement à ternir son image, ce qui a visiblement réussi.

 

Là où dans le Da Vinci Code on se baladait de musée en église, ici on se balade de bibliothèque en université puis salle d’archives et église à l’occasion. Alors oui, ça fait des recherches, ça compulse des livres, ça dépouille des cartes et des lettres. Sauf que voilà, il n’y a quasiment rien de vrai là-dedans. Les trois-quarts des références bibliographiques données sont fictives, certains lieux « historiques » sont également nés de l’imagination de l’auteur et on croise même le nom d’un moine cité à une certaine époque où en réalité il était mort et canonisé depuis belle lurette. Au début, je m’obstinais donc à vérifier tout ça et puis j’en ai eu assez, j’ai donc poursuivi ma lecture sans plus me soucier de différencier le vrai du faux. Oui parce qu’il y a quand même quelques détails historiques véridiques noyés dans le reste. A vous de décider si vous voulez aller à la pêche, moi j’ai rapidement rangé ma canne…

 

Ce roman est présenté en 2 tomes, le premier s’achevant bien sûr en plein moment crucial. Le récit est constitué de récits emboîtés les uns dans les autres façon poupées gigognes présentés sous forme de souvenirs et de lettres qui n’en sont pas vraiment. On suit donc deux histoires en parallèle qui sont appelées à se recouper probablement dans le tome 2. Et qu’est-ce que ça raconte ? Eh bien, ça raconte qu’un jeune historien part sur les traces de la tombe de Vlad l’Empaleur suite à la mystérieuse disparition de son directeur de thèse. Plus tard, ce même historien disparaît et c’est sa fille qui part ensuite sur ses traces. Et oh ! Surprise ! On croise des vampires ! Une fois que je vous ai dit ça, vous pouvez déjà attaquer le tome 2 car moi-même ayant lu le tome 1 je n’en sais finalement pas beaucoup plus que vous. Parce que oui, c’est long, très long. Je ne sais pas comment Elizabeth Kostova a réussi l’exploit de ne pas me faire lâcher le bouquin car, elle, justement, ne lâche pas grand chose. C’est peut-être ça qui m’a poussé à continuer d’ailleurs … Je voulais savoir s’il allait enfin se passer quelque chose. Mais après avoir lu des critiques au sujet du tome 2, je crois que ma chasse au Vlad Dracula s’arrêtera là.

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 21:33

cacao4ème de couverture :

 

Comment a été découvert le xocoatl, " boisson des dieux " chez les Aztèques ? L'envoûtant Cacao nous entraîne sur la route du chocolat : du Mexique à Bayonne, en passant par Saint-Domingue. Lune, au cœur brisé par la disparition en mer de son fiancé, tient les rênes des négoces de son grand-père David Alvarez, descendant de marranes réchappés de l'Inquisition espagnole. Mais un jour de 1761, les autorités de Bayonne défendent aux Juifs de tenir boutique et même de faire du chocolat. Piqués au vif, Lune et David décident de prouver à tous que leurs ancêtres ont été les premiers à apporter le secret du chocolat en Europe. C'est le début d'un voyage dans les méandres de l'Histoire de l'humanité et la généalogie des Alvarez, sur les traces des conquistadors espagnols, à travers les mers des Caraïbes et les souvenirs enfouis. L'exotisme et le mystère, alliés à une écriture vive, colorée, empreinte d'esprit et de fantaisie, enchantent l'imagination. Cacao, un récit aux attraits multiples, une fresque magistrale.

 

Mon avis :

 

Voilà un roman au titre et au résumé qui mettent l’eau à la bouche mais qui pourtant m’aura laissée un peu sur ma faim. Ce n’est pas que je n’ai pas aimé ma lecture, au contraire, mais j’ai eu un mal fou à entrer dans l’histoire et j’ai donc mis un temps fou avant de commencer à réellement apprécier ce que je lisais. Pourquoi ? Tout simplement parce que je m’attendais à autre chose.

 

Je m’attendais à une grande fresque familiale de cette famille juive qui aurait importé le

chocolat en Europe et tout particulièrement en France. Je pensais donc trouver un traitement linéaire de l’histoire c’est-à-dire racontée dans l’ordre chronologique , de la découverte du cacao au Mexique à l’importation en France. Or l’auteur a fait le choix d’un traitement différent. Michèle Kahn ancre essentiellement son récit à Bayonne au XVIIIème. Les éléments concernant l’histoire du chocolat n’apparaissent que sous forme de lettres, journaux intimes et souvenirs des personnages. Résultat : seules quelques pages traitent véritablement de ce qui m’intéressait à l’origine dans ce roman.

En fait, j’ai eu plus l’impression de lire un roman sur l’histoire de la communauté juive de Bayonne au XVIIIème siècle que sur l’histoire du chocolat. Et bien que ce soit très intéressant pour l’amatrice d’Histoire que je suis, ce n’est pas ce que je voulais lire. D’où ma déception.

 

Néanmoins, Michèle Kahn est tout de même parvenue, malgré ces difficultés, à me faire entrer dans son récit grâce à son incroyable talent pour retranscrire l’atmosphère et l’ambiance de l’époque. Elle décrit à merveille son décor, l’agitation des rues, la lumière, la température, les odeurs, les bruits, on s’y croit vraiment ! A tel point que je n’ai pu me retenir de faire une grimace de dégoût de temps à autre.

Ses personnages sont également bien dessinés. Sans passer des pages et des pages à nous décortiquer leur portrait psychologique, Michèle Kahn réussit par son style à les rendre très vivants, par exemple en retranscrivant les accents ou les tics de langage ou en détaillant leurs petites manies. On connaît particulièrement le personnage de Pompon à travers son journal. En effet, la narration alterne entre plusieurs points de vue, principalement celui de Lune, d’Adrien, de son grand-père et de Pompon.

 

C’est donc un récit très en relief que nous sert l’auteur de Cacao, richement documenté et grâce auquel on apprend beaucoup. Un glossaire, une bibliographie ainsi qu’une note de l’auteur retraçant en quelques lignes le parcours de création de son livre permettent au lecteur de prendre la mesure du travail effectué.

Grâce à ce roman, j’en sais plus sur comment le chocolat nous est parvenu et j’ai notamment appris qu’on devait son introduction en France aux Juifs d’Espagne ayant fui l’Inquisition. C’est donc grâce à ces familles de Portugais exilées ( ainsi appelait-on les Juifs d’Espagne) que Bayonne est devenue le premier centre français de production de chocolat, sa consommation étant par la suite popularisée par la reine Anne d’Autriche épouse de Louis XIII et infante d’Espagne qui était très friande de ce breuvage auquel on attribuait surtout des vertus thérapeutiques (on trouvait des pastilles de chocolat dans les pharmacies).

 

Donc voilà, un très bon roman historique bien écrit mais auquel j’ai trouvé qu’il manquait un certain souffle épique. J’aurais aimé suivre les aventures de cette famille du début jusqu’à la fin et non seulement par petites bribes. Cela m’a un peu gâché mon plaisir et c’est fort dommage. Je l’aurais sans doute plus apprécié si je n’avais pas eu ces attentes précises.

 

chocolat-

 

 

 

 

Cette lecture entre dans le cadre du challenge Chocoladdict.

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 00:40

IMM

 

C'est dimanche et comme tous les dimanches (enfin normalement), je fais le point sur mes dernières acquisitions.

Alors cette semaine, je me suis lâchée.

 

Tout d'abord, les livres que j'ai empruntés à la bibliothèque ( comme si ma PAL n'était pas assez grosse et que je ne pouvais pas m'en contenter hein ? Bah non, ça serait trop facile !) :

 

cacao

Monades-Urbaines.jpgvacance-au-pays-perdu.gifmoravagine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ces quatre-là, j'ai déjà terminé Cacao et je posterai ma chronique très prochainement. Et je suis actuellement en pleine lecture de Moravagine et ça décoiffe !

 

Avec tout ça, j'ai trouvé le moyen de craquer à la librairie et il va vraiment falloir que je me calme si je ne veux pas passer encore des nuits blanches à cause de mon banquier :

 

l-homme-copie-1.jpg

    magellan.jpgl-autre-comme-moi_couv.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà ! Si vous ne voyez plus de "In my mailbox" pendant quelques temps, c'est normal, je crois que j'ai de quoi faire là (oui bon j'avais déjà de quoi faire avant aussi ... ok j'ai rien dit ...)

 

Je vous souhaite donc une bonne semaine pleine de belles découvertes !

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